Café économique : la phrase du jour…

mars 25, 2007

Pour revenir sur les inégalités entre les femmes et les hommes sur le marché du travail suite au graph du jour du 21 mars, voici un extrait du rapport Les inégalités entre les femmes et les hommes : les facteurs de précarité de l’Observatoire de la parité réalisé par Françoise Milewski, Sandrine Dauphin, Nadia Kesteman, Marie-Thérèse Letablier, Dominique Meda et remis à Madame Catherine VAUTRIN, Ministre de la cohésion sociale et de la parité en 2005 (édité à la documentation française).

Extrait de la conclusion du chapitre 1, « les inégalités sur le marché du travail : facteurs de précarité » (page 33)

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« Les caractéristiques des emplois et les trajectoires jouent un rôle majeur dans la précarité, vécue ou potentielle. Ces caractéristiques sont essentielles en termes de continuité de l’insertion. Or les frontières de l’emploi et du sous-emploi, de l’activité et de l’inactivité sont fluctuantes pour nombre de femmes, en particulier pour les plus jeunes et les moins qualifiées d’entre elles. Les CDD, les temps partiels contraints et les dispositifs d’attente concernent le plus souvent les femmes, et sont moins pour les femmes que pour les hommes un mode d’insertion vers l’emploi durable. Les situations intermédiaires sont nombreuses. Les faibles qualifications et l’emploi discontinu vont de pair avec les interruptions d’activité plus fréquentes lors de la naissance des enfants et donc les difficultés accrues de réinsertion. On est là au cœur de la précarité, c’est-à-dire d’emplois instables et mal rémunérés, et d’une relation lâche et discontinue au marché du travail, qui se reflète au bout du compte dans le niveau futur des pensions de retraites. Ainsi, seul l’accès à un emploi de qualité crée une relation stable au marché du travail, qui permet de ne pas basculer vers la précarité, tout particulièrement après une rupture familiale ou un veuvage, quand se cumulent plusieurs facteurs défavorables. »

Le graph du jour… vient compléter en donnant quelques chiffres.


Café économique : la phrase du jour…

mars 19, 2007

Les différences de durée de cotisation entre les hommes et les femmes sont importantes (voir le graphique 3 de l’article précédent) : en 2004, en moyenne, 169 trimestres (soit plus de 42 ans) pour les hommes, contre 119 trimestres (soit moins de 30 ans) pour les femmes, selon l’INSEE.

L’écart représente donc 12 années de cotisation.

Ces écarts ont des conséquences non négligeables sur inégalités entre les hommes et les femmes à la retraite car le système de retraite privilégie des carrières complètes. Une durée de cotisation raccourcie provoque une réduction plus que proportionnelle de la pension de retraite.

Ainsi, si l’on allonge la durée de cotisation, ne risque-t-on pas en même temps d’accroître ces inégalités et d’augmenter le nombre de femmes ne percevant que le minimum retraite ? Les femmes ne seront-elles pas contraintes de travailler à des âges plus avancés que les hommes pour d’approcher d’une carrière complète ? En même temps est-il possible de maintenir l’âge de la retraite à 60 ans, alors que la question porte également sur le financement des retraites et l’augmentation de la part de la population dépendante ?


Phrase du jour…

mars 12, 2007

Afin d’alterner, je propose aujourd’hui une nouvelle rubrique qui vient compléter les graphs du jour : la phrase du jour !

Comme quelqu’un me le faisait justement remarquer, les graphiques peuvent parfois être compliqués à saisir à la lecture rapide pour des non économistes. Les but étant d’ouvrir les débats économiques à toutes et tous, la phrase du jour peut être plus facile et sujette à des discussions.

Je vais donc commencer par une phrase d’une personne que j’ai eu l’occasion d’interviewer lorsque j’ai participé à l’élaboration d’un ouvrage sur les retraites : « les retraites : libres opinions d’experts européens » : Michel Rocard. Suite au livre blanc sur les retraites de 1989, Michel Rocard disait en substance qu’avec les retraites, il y a là de quoi faire tomber 5 ou 6 gouvernements successifs.

Faisait-il référence à la difficulté de réformer ? Pensait-il à la situation du dialogue sociale de ces 20 dernières années ? Pensait-il tout simplement à la chute de son propre gouvernement en 1991 ?